Un moment d’égarement

Claude Berri, 1977 (France)

Un moment egarement

Les embouteillages, les loisirs de masse, l’été en bord de mer, ces donzelles libres et dénudées… La comédie de mœurs de Berri rappelle tout le cadre social des années 1970 : la rupture entre les générations, la liberté sexuelle, le succès du club Méditerranée et le sexisme ambiant, la mode nouvelle du divorce (depuis une réforme de la loi sous la présidence Giscard)… Victor Lanoux et Jean-Pierre Marielle, tous deux quadra, sont donc seuls avec leurs filles en vacances à Saint-Tropez. Ces époux séparés de leurs femmes (plus ou moins momentanément) ont le regard qui sur la plage s’égare (spectateurs un instant d’une partie de ping-pong court vêtue et plutôt « bien balancée »). Leurs filles, elles, ont 17 ans, Christine Dejoux et Agnès Soral. Elles sortent beaucoup et, même si elles ont de temps à autres le pouce à la bouche, elles jouent aussi de leurs corps de petites femmes et à cause de cela inquiètent sérieusement leurs papas. Sauf qu’il n’est pas utile de cogner le chanteur de baloche ou le maître nageur. Ils n’y sont pour rien. C’est de Marielle son meilleur pote, père séducteur et sans vergogne, que Lanoux ferait mieux de se méfier. Marielle aussi excité mais plus contrôlé, responsabilités obligent, que dans Les galettes de Pont Aven de Joël Seria (1975), Lanoux pas si loin du rôle du gros dur fragile d’Un éléphant d’Yves Robert (1976) : les acteurs sont plaisants, mais la comédie reste anecdotique. Le producteur et fils de Berri commande une courageuse reprise en 2015 et Un moment d’égarement de Jean-François Richet avec Vincent Cassel et François Cluzet met beaucoup, beaucoup d’eau dans son vin. Le film estival ne sort plus en décembre comme la version de Berri père mais en été, des fois que le spectateur s’y perde, il modernise le contexte tout en faisant plus prude sur les mœurs… Balaise.

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Une réponse à “Un moment d’égarement”

  1. Je me suis arrêté naguère sur ces littoraux de congés payés. Etrangement j’en ai retenu la part dramatique et sulfureuse plutôt que la gaudriole suggérée par l’affiche de Wolinski. Par contre je me suis épargné les plages bondées du remake façon Richet.

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