Solo: a Star Wars story

Ron Howard, 2018 (États-Unis)

Après une séquence prometteuse dans laquelle le jeune Han par obligation s’enrôle dans les troupes de l’Empire et se trouve donc bien forcé d’alimenter les rangs de l’oppresseur, après une rencontre pas désagréable avec l’acteur (Alden Ehrenreich déjà vu notamment chez les frères Coen, dans Ave César !, 2016), le film ne sachant pas dépasser le simple cahier des charges multiplie les maladresses, désintéresse et parfois agace.

En dépit d’une aura pourtant déjà diminuée depuis l’Episode VII, les décideurs chez Disney ont été soucieux de doter la légende Solo de toute sa panoplie : les dés à accrocher sur le rétro du Faucon Millenium, le blaster à la cuisse, la grosse mascotte en peluche (celle au cri de morse)… Mais, comme il s’agit de remplir le moindre vide et de tout bien expliquer, il faut aussi entendre justifier pourquoi Han est Solo et pourquoi Chewbacca est surnommé Chewie ou enfin révélé ce que signifie le sens d’une ligne de dialogue saisie dans l’Episode IV, la fameuse « course de Kessel en 12 parsecs ». On n’en veut même pas aux acteurs ! Woody Harrelson, Emilia Clarke, Donald Glover et Alden Ehrenreic, pour ne citer qu’eux, font certainement ce qu’il faut. En revanche, les dialogues de ce Star Wars imparfait supplémentaire sont peut-être ce qu’il y a de plus raté. Ainsi, alors qu’elle se trouve bientôt à la tête d’une révolution mal boulonnée, les blagues du robot féminisé (pour ne pas dire femelle) sont assez lamentables. De même, les arguments lors d’une partie de poker interminable ou en compagnie du criminel de service restent d’une grande faiblesse. Finalement, sur ce point, c’est Chewbacca qui, sans un mot à dire, s’en sort le mieux.

On regrette surtout le grand western spatial manqué (ce qu’avait pourtant annoncé la productrice de Lucasfilm Kathleen Kennedy) : pas de duel au pistolet (il n’en reste que la pose avec déhanché et le sable soufflé par les vents), pas de saloon intersidéral sinon bien bâclé, une table de poker incompréhensible et diablement ennuyeuse, une attaque de train aux enjeux peu valorisés et totalement dépourvue de suspense… La production elle-même ne s’était pas déroulée sans heurts : renvoi des premiers réalisateurs Phil Lord et Chris Miller après plusieurs mois de tournage, Howard appelé à la rescousse pour reprendre et aboutir un projet mal en point, le scénario (pourtant signé Kasdan) retouché, les dialogues parfois improvisés… Bref, Solo à classer parmi la longue suite d’accidents industriels et peut-être pas le dernier de la saga.

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5 commentaires à propos de “Solo: a Star Wars story”

  1. Pas encore visionné, mais, j’ai lu et entendu énormément de mauvaises choses au sujet de ce film. Perso, j’ai tendance à considérer que la saga Star Wars s’est arrêté depuis la prequelle de Georges Lucas et que les nouveaux épisodes ne lui apportent rien de plus, si ce n’est rejouer la même histoire en la modernisant.

  2. Bonjour, j’ai adoré le film « Solo: A Star Wars Story » du réalisateur Ron Howard. Il se trouve que c’est mon long-métrage préféré. J’ai aussi beaucoup aimé la prestation de l’acteur Alden Ehrenreich dans ce film.

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