Ponyo sur la falaise (Gake no ue no Ponyo)

Hayao Miyazaki, 2007 (Japon)

Du ciel (omniprésent dans ses réalisations, Porco Rosso, 1995, Le château dans le ciel, 2003…), Miyazaki redescend sur des terres que la mer caresse ou inonde selon son humeur. Le maître des studios Ghibli s’inspire de La petite sirène d’Andersen et puise d’autres idées dans Vingt mille lieux sous les mers de Jules Vernes (le submersible du père magicien). Mais le récit est plus enfantin que dans ces histoires européennes, au point que dans sa simplicité et son innocence Ponyo ressemble davantage que les dernières productions Ghibli à Mon voisin Totoro (1988).

Pourtant Ponyo trouble presque. Minuscule fille poisson, elle appartient à une drôle de famille. Son père est ingénieur et sorcier et la mère, impressionnante par sa taille et sa majesté, à la fois reine ondine et esprit marin (kami de la tradition shintoïste). L’ « amour » entre Ponyo et Sosuke n’est pas non plus commun compte tenu de leur très jeune âge (cinq ou six ans). De même, la transformation de la fillette passe par des phases intermédiaires bizarres (membres en allumettes, visage de grenouille). Comme l’eau salée, Ponyo sur la falaise laisse un goût un peu étrange.

Outre les tout jeunes enfants qui sont les héros de l’histoire, la mer incarne le véritable personnage principal. Démontée, elle vient s’écraser contre le littoral lors d’une impressionnante séquence emportée par la musique quasi wagnérienne de Joe Hisaishi. Les énormes vagues s’amoncellent comme des baleines qui se monteraient les unes sur les autres ou bien des carpes géantes sur lesquelles Ponyo se fait porter en une course folle. La représentation étonne et évoque les vagues fameuses du peintre et dessinateur Katsushika Hokusai.

Miyazaki signe un dessin animé original et ravissant qui est, comme ses précédentes réalisations, dominé par le merveilleux et tout autant par la culture japonaise (relation à la mer nourricière et destructrice, respect des anciens, nature divinisée…).

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