Pat Garrett et Billy le Kid

Sam Peckinpah, 1973 (États-Unis)

WANTED : James Coburn alias Henry McCarty alias William Bonney alias Billy le Kid. Gachette facile et comportement dangereux. Tueur invétéré. Recherché par les autorités de tout l’Ouest américain et en particulier par Kris Kristofferson alias Pat Garrett, shérif du comté de Lincoln.

Pat Garrett et Billy le Kid sont deux légendes du Far West. Sam Peckinpah leur retire leur aura ; il en reste deux criminels, deux hommes qui se connaissent bien pour avoir un temps traîné dans la même bande de malfrats. Il en reste un gars devenu représentant de la loi poursuivant l’autre jusqu’à le flinguer. La réputation des deux anciens camarades est entachée dès les premières séquences : Billy se sert d’un compagnon blessé pour se couvrir et se protéger des balles lors d’une fusillade, il ignore les règles d’un duel et descend son adversaire avant que les dix pas n’aient été comptés, Garrett trahit son ami… Enfin, la mort du Kid n’a rien de glorieuse : dénudé, il sort du lit et passe des bras d’une Mexicaine à ceux de la mort sans avoir vraiment le temps de réaliser ce qui lui arrive… Le film se résume à une chasse à l’homme, comporte de très (trop ?) nombreuses scènes et des longueurs. La petite originalité de l’œuvre se trouve dans le rôle offert à Bob Dylan, appelé Alias, un désœuvré un peu bandit qui semble admiré le Kid et fait un bout de chemin en sa compagnie (Harry Dean Stanton compte aussi parmi ses comparses). La musique du métrage a été confiée à Dylan mais ne m’a pas paru toujours bien s’accorder aux images (entendre Knockin‘ on Heaven’s Door alors qu’une femme pleure son mari sur fond de couché de soleil fait même ridicule).

Pat Garrett et Billy le Kid est une démystification de deux personnages dont l’histoire a déjà été plusieurs fois portée à l’écran (depuis 1930 avec Billy the Kid de King Vidor), ainsi qu’une démystification du genre même, le western. La même année que Pat et Billy, en 1973, sort un film magistral, L’homme des hautes plaines de Clint Eastwood, qui participe un peu plus à la transformation du western classique en quelque chose de plus noir, en un genre qui ne produit plus de héros formaté, droits dans ses bottes à la John Wayne, mais plutôt des anges de la mort.





n. b. : Billy the Kid inspire également les décennies suivantes puisque Christopher Cain et Geoff Murphy modernisent la légende avec respectivement Young guns en 1988 et Young guns II en 1991 (qui rassemblent entre autres Emilio Estevez, Kiefer Sutherland, Lou Diamond Phillips et Charlie Sheen ; j’en garde un souvenir d’adolescent plutôt sympathique) et, pour les années 2000, Requiem for Billy the Kid, un film documentaire d’Anne Feinsilber (2006).

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