Loup-garou, Le (The wolf man)

George Waggner, 1941 (États-Unis)

Parmi ses six films réalisés entre 1939 et 1951, George Waggner ajoute un loup-garou aux monstres de l’antique famille Universal [1]. Le loup-garou de Waggner n’est pas le premier à sortir ses griffes sur grand écran puisqu’il a été précédé par un congénère moins réputé, Le monstre de Londres de Stuart Walker (Werewolf of London, 1935). Waggner et son scénariste, Curt Siodmak [2], situent l’action dans les sombres landes du Pays de Galles et fixent la lycanthropie dans quelques-unes de ses principales caractéristiques (la morsure, la pleine lune, l’argent pour venir à bout de la bête). Larry Talbot (Lon Chaney Jr.), fils du châtelain Sir John Talbot (Claude Rains), est celui qui une nuit, dans un sous-bois brumeux, tombe sous les crocs d’un loup (en vérité un bohémien interprété par Bela Lugosi !) et qui ne tarde pas à souffrir d’un effrayant dérèglement du système pileux (les aristocrates sont souvent maudits dans ce type de réalisation…). George Waggner prévoit les cris de belles et innocentes jeunes femmes (Evelyn Ankers, Fay Helm) ainsi que les décors qui font la légende des films de monstres (cimetière, caveau, hall de château, armure et grande cheminée…). En outre, la tragédie racontée est telle que, non seulement Talbot achète dans une boutique l’objet qui causera sa mort, une canne à crosse d’argent en forme de tête de loup, mais il faut encore que ce soit son père qui, après une traque à la torche à travers un bois menaçant (troncs tortueux et squelettiques branchages), le frappe avec et le tue. Apprécions au passage l’actrice qui, un instant avant, poursuivie par le loup-garou et en pleine course, remet ses cheveux en place d’un geste naturel de la main. Sur le site Vampire dark news, le parallèle est fait et de nombreuses similitudes relevées entre Le loup-garou de Waggner et Le loup-garou de Washington de Milton Moses Ginsberg (1973).

[1] La fiancée de Frankenstein de Whale (1935) est de ceux-là, tout comme Le corbeau de Louis Friedlander (1935). A ne pas confondre avec la plus récente firme britannique de la Hammer qui possède aussi son armée d’hideux et de vampires !

[2] Curt est le frère de Robert Siodmak, le réalisateur du Fils de Dracula (1943). Curt Siodmak est l’auteur de scénarios plutôt variés : Les soucoupes volantes attaquent de Fred Sears (1956), La maison de Frankenstein de Erle Kenton (1943), Frankenstein rencontre le loup-garou de Roy William Neill (1943)…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*