L’Expérience interdite (Flatliners)

Joel Schumacher, 1990 (États-Unis)

Il y a des films qui ont marqué toute une génération. Et parmi ces films, il y en a de mauvais. L’Expérience interdite est de ceux-là. Des chœurs d’anges, de larges arcades, des bâches en plastiques qui flottent un peu partout et de la fumée. Beaucoup de fumée. De la fumée dans les rues la nuit, de la fumée qui sort des égouts, de la fumée dans le cimetière, de la fumée dans la réalisation. L’apparat gothique qui accompagne le sujet, la possibilité de revenir après la mort, est l’occasion d’inepties, comme cette salle d’autopsie dans une église avec du Rembrandt sur les murs ou une sorte de musée en travaux à l’allure de temple et choisi pour les expériences menées en secret. De même, concernant l’image, les visions qui se rapportent aux expériences de mort imminente ressemblent à des clips ratés.

Une vague évocation des limites imposées aux humains concernant la mort brouille un peu le propos (Frankenstein en filigrane, Prométhée en peinture…). La morale chrétienne qui finit par se dégager alourdit terriblement un film qu’il ne vaut mieux pas découvrir trop vieux (à déconseiller après l’adolescence). Reste les apprentis sorciers et ce groupe d’acteurs célèbres qui avaient entre vingt et trente ans quand le film a été réalisé : Kiefer Sutherland, Julia Roberts, William Baldwin, Kevin Bacon et Oliver Platt. Ce dernier un peu moins célèbre toutefois, en dépit d’un nombre important de seconds rôles… Précisons aussitôt qu’il est le seul dans L’Expérience interdite à ne pas souhaiter se laisser mourir. Peut-on croire à un hasard ?

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2 commentaires à propos de “L’Expérience interdite (Flatliners)”

  1. Hum… pas vu. Je le confondais avec L’aventure intérieure, sorti un peu avant et que j’ai trouvé franchement sympa.

    À te lire, cet opus schumacherien ne vaut même pas une séance de rattrapage nostalgique. J’étais ado quand il est sorti.

    • Nous en aurions donc discuté avec les copains dans la cour du lycée ou à la fac et le frisson de la discussion aurait peut-être même été supérieur à l’engouement possiblement suscité par le film. Aujourd’hui, non, tu oublies Schumacher. Mieux vaut poursuivre sur la route empruntée avec Cavalier ou Rochefort, fort à parier que l’étrangeté du voyage en leur compagnie apporte davantage au spectateur que l’interdiction d’un aller-retour par Joel.

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