Les diamants sont éternels

Guy Hamilton, 1971 (États-Unis, Royaume-Uni)

Sean Connery est de retour et Guy Hamilton, à qui l’on doit Goldfinger (1964), est rappelé. Alors que le générique fait le lien avec les tout premiers épisodes, le scénario ignore superbement la parenthèse Lazenby (Aux services secrets de sa Majesté, Hunt, 1969). L’introduction, elle, est un précipité d’aventures « bondiennes » sur un mode parodique dangereux, quoique bien maîtrisé. Les murs en papiers percés et un sbire humilié sur tatami assurent le raccord japonais avec On ne vit que deux fois (Gilbert, 1967). Au Caire, la tête d’un autre écrasé sur un jeu de roulette donne le nom d’une fille en maillot que Bond malmène une poignée de secondes plus tard. 007 est à la recherche de Blofeld et rien ne l’arrête. D’ailleurs il l’a déjà tué, coulé dans un bain de boue, alors que cinq minutes du film n’ont pas passé.

Les diamants sont éternels paraîtra bâclé pour certains. Une fois sur la piste des diamants à Amsterdam, la première fille trouvée, qui passe du blond au brun pour se montrer finalement rousse et en nuisette, offre même un condensé de la Bond girl habituelle (la charmante Jill St John dans le rôle de la volage Tiffany Case). Le film suit bien la ligne misogyne traditionnelle et, à l’égard du truculent couple de tueurs, Bond ajoute un peu d’homophobie à ses tares. Pourtant, je l’aime bien cet épisode. Non pour ces raisons cependant. Abondance Delaqueue, n’est pas le jeu de mot le plus fin qui ait été trouvé et, en deuxième exemple, la cassette aux fesses, on s’en serait passé. Mais l’ensemble est très divertissant et l’humour omniprésent certifie, si toutefois c’était nécessaire, la décontraction entretenue de Sean Connery. En outre, M. Kidd et M. Wint, qui réapparaissent à différents moments de l’intrigue, forment un couple d’assassins vicieux particulièrement réussi (Putter Smith et Bruce Glover).

J’avais gardé en mémoire, enfant, la scène de transformation de femme en gorille dans une attraction de foire, mais aussi Bamby et Perle Noire, les acrobatiques gardiennes de la villa en plein désert… Le cadre du film est très ouest américain (villas modernes et ciel bleu, larges avenues et grands panneaux publicitaires, une Ford Mustang plutôt que l’Aston Martin) et les ambiances sont très sixties (design, tenues). Même la démesure est plutôt honnête : le passage dans les lumières de Vegas, Bond qui échappe à deux astronautes en apesanteur, la plate-forme pétrolière… Sans parler de Blofeld qui, mort au début, s’échappe à la fin. Finalement, l’épisode semble avoir les mêmes vertus que les diamants, il côtoie l’éternel.

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