Iron Man 2

Jon Favreau, 2010 (États-Unis)

Le métal est plus que jamais de rigueur, qu’il s’agisse du costume choisi pour un vernissage ou de la bande son des exploits de Stark (AC/DC en fer de lance, Shoot to thrill, Highway to hell…).

Jon Favreau ajoute de nouveaux personnages (la Veuve Noire, War Machine), récupère une intrigue bricolée par Justin Theroux (le réalisateur au club de golf de Mulholland Drive, Lynch, 2001), ravive l’animosité russe envers les Etats-Unis et leur concurrence en terme d’armements (à travers Whiplash) et multiplie les références aux Vengeurs (Fury et le S.H.I.E.L.D. intègrent le récit ; un plan sur Mjöllnir au milieu d’un cratère à l’après-générique…). Cette suite est une nouvelle étape de l’extension sur nos toiles de l’univers Marvel (toujours sous l’égide de Disney), utile pour les événements prochains (Thor de Kenneth Branagh, Captain America de Joe Johnston, 2011), mais bien moins excitante que le premier épisode d’Iron Man (2008).

La surenchère en boulons fait du tort au divertissement. Le manque de logique* et les petites incohérences chronologiques** sont mal dissimulées sous les tonnes de métal et les pluies d’étincelles. Est-ce mauvais pour autant ? Non, les acteurs permettent à cette grosse machine américaine de ne pas s’écrouler en pièces détachées. Robert Downey Jr. tout en exagération reste à la hauteur de son personnage. Mickey Rourke est très bien en vilain forgeron. Gwyneth Paltrow (plus effacée que dans le premier volet), Don Cheadle (remplaçant Terrence Howard dans le rôle de Rhodes) et Samuel L. Jackson complètent la distribution. Scarlett Johansson n’est pas plus présente que ses camarades mais la scène consacrée à sa démonstration est la plus attrayante du film : amusant duo avec Jon Favreau (qui joue toujours le chauffeur de Stark) où la vélocité de la Veuve Noire contraste avec la pesanteur des armures et des drones de métal.





* Le legs d’un père qui aurait permis, quarante ans avant que son fils en ait besoin, la fabrication d’un « nouvel élément » capable de remplacer le palladium qui, dans la poitrine de Tony, le tient en vie autant qu’il le consume…

** En 2008, Iron Man, montrant la naissance du super-héros, prenait place dans un monde tout à fait contemporain du nôtre (allusion au terrorisme international et à la grotte afghane d’Oussama Ben Laden). Dans celui-ci, constatons un glissement chronologique de plus de vingt ans puisqu’Iron Man, selon la couverture d’un magazine, a contribué à pacifier les relations Est-Ouest ! Ce maladroit retour à la Guerre Froide s’explique sans doute par la difficulté du scénariste à se détacher des comics originaux qui, eux, étaient parfaitement ancrés dans l’histoire de leur temps (période précédant l’effondrement à l’Est du bloc communiste).





Autre aspect à creuser, le libéralisme outrancier : la concurrence entre les firmes Stark et Hammer dont le très haïssable président se dit satisfait d’avoir « privatisé la paix dans le monde »…

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Une réponse à “Iron Man 2”

  1. Une bonne suite, mais sans plus. L’effet de surprise, la genèse de l’Iron Man du premier très bon épisode étant passé, rien de vraiment neuf : comme un banal film de super-héros, celui-ci est soit en proie aux doutes, soit il devient son propre ennemi, se remet en question, etc. Et puis un nouveau « vilain » apparait (pas mal Mickey Rourke). Divertissant, mais sans plus. Pour le moment, le meilleur film, et de très loin, de super-héros-qui-n-en-est-pas-un est Kick-Ass (Matthew Vaughn, 2010), une vraie claque, bien au dessus de ce second Iron Man !

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