Hancock

Peter Berg, 2008 (États-Unis)

Après le très bon Iron Man (Favreau, 2008), en attendant L’incroyable Hulk (Leterrier, 2008) et surtout The dark knight(Nolan, 2008), voici une excellente parenthèse avec ce super-héros atypique et déjanté. Super-héros hors-norme,Hancock ne provient pas des univers Marvel ou DC, véritables machines à super-pouvoirs en costume, mais est issu de la génération Msn et YouTube !

L’histoire est simple et bien trouvée : Hancock (Will Smith) est un personnage solitaire, clodo, alcoolique, misanthrope et la plupart du temps causant bien plus de dégâts que ne réparant d’injustices. A la longue, sa mauvaise réputation ne cesse de croître, faisant de lui le super-héros le plus impopulaire de tous les temps, jusqu’à ce que… Un publicitaire, une sorte de « loser du marketing », ne s’intéresse à son cas après que ce dernier lui ait sauvé la vie. Il décide de redorer son image auprès du public et de le faire changer de fond en comble. La tâche est de taille…

Au lieu de nous narrer les origines du personnage, le ton est rapidement donné : ce « super-loser » existe et, en fait, on se fiche de savoir d’où il vient. Néanmoins, on découvre quand même son histoire, vite narrée, sans trop de détail et suffisamment intéressante pour appeler une suite.

Hancock est vraiment drôle. Politiquement incorrect avec des blagues salaces et un langage plutôt vulgaire (la version originale s’impose !). Contre toute attente, et c’est là aussi une des forces de ce film, Hancock parvient aussi à émouvoir un tantinet. La fin, loin d’être marrante, étonne par son changement de ton. Un divertissement loin d’être abrutissant.

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8 commentaires à propos de “Hancock”

  1. Pas de thème réellement évoqué dans Hancock (« l’exclusion pour cause de différence » n’apparaît pas ici, si ce n’est, mais c’est là très peu, à travers l’évocation par deux fois de Frankenstein, le film de Whale sorti en 1931).

    Hancock se résume à une bonne idée (celle de faire d’un homme doté de super pouvoirs un clochard, un ivrogne, un marginal détesté de tous), à part deux trois sketches amusants (exception faite de celui dans lequel, en prison, Hancock règle leur compte à deux gros bras ; ce n’est plus tout à fait mon humour…) et à un rebondissement qui permet à Charlize Theron de ne pas simplement faire acte de présence.

    Il est dommage que la bonne idée ne tienne pas toute la longueur du film puisque un commercial utopiste transforme le super-loser en un grand gentil tout propret… Nous aurions préféré que Hancock s’assume jusqu’au bout en super-Big Lebowski (Joel Coen, 1998).

    Le film reste divertissant sans plus (là encore nous sommes dans la catégorie des poids légers, façon Les 4 fantastiques de Tim Story et Iron Man de John Favreau).

  2. Hancock est un film divertissant qui change de d’habitude. Quand on entend « super-héros », on pense tout de suite à un gentil qui empêche les vilains d’arriver à leurs fins. Ce film nous montre assez bien que les hommes ne sont pas parfaits ; Le héros a le droit aussi d’avoir ses défauts !

  3. Le problème est bien là : Hancock n’a pas le droit d’avoir ses défauts puisque les personnages font en sorte qu’il n’en ait plus. Hancock perd sa personnalité à la fin du film et c’est très dommage.

  4. Hancock, c’est vraiment dommage, cela aurait pu être tellement mieux, l’idée de base était bonne, pas totalement innovante (certains comics papier traitent de ce genre de thème), mais bonne… et notre Prince de Bel Air est plutôt crédible. Noir ou pas, c’est avant tout un acteur crédible.
    Je suis au courant des multiples lectures que l’on peut faire d’un film, en particulier quand des super pouvoirs sont dans le coup, voire même des collants moulants ou du cuir seyant, mais là… on enfonce des portes ouvertes, on effleure et surtout on creuse rien.
    Ah oui on s’est fait plaisir, on a fait des séquences de vols, des trous dans les murs, on a mis sur orbite un jeune petit con français, on a mis une tête dans le cul et on a engendré le méchant absolu… Pfff.
    L’idée du pubeu redresseur d’image m’a bien plu, c’est dans l’air du temps, mais comme le reste c’est un peu light.
    Pour C. Theron, c’est une surprise, mais c’est tout ! On effleure les thèmes de l’immortalité, de l’amour, du sacrifice et rien, elle ne semble pas réellement affectée par les choses (même pas par les coups de rouleau à pâtisserie…). Ah on me dit dans mon oreillette que c’est normal qu’elle ne sente pas les coups.
    Non je rigole, j’avais compris.

  5. Salut !

    Pour moi Hancock avait tout d’un film banal jusqu’à ce que je lise un papier sur slate récemment dont voici ici le lien.

    Cet extrait particulièrement:

    Récemment, Kelly Lynch racontait une conversation qu’elle avait eu avec Denzel Washington avec qui elle a tourné Programmé pour tuer en 1995, un film réécrit au dernier moment pour supprimer une histoire d’amour entre elle et l’acteur:

    «Je lui ai demandé pourquoi il ne croyait pas que l’homme qu’il jouait ne pouvait pas être attiré par moi. Après tout, ce n’était pas une histoire d’amour fleur bleue. C’était même plutôt très bien écrit et émouvant. Et il m’a dit: “tu sais quoi Kelly, je déteste le dire, mais les hommes blancs amènent des femmes au cinéma et ils ne veulent pas voir un homme noir avec leur femme”. J’étais là, incrédule, et il me dit que c’est la vérité, que c’est à quoi ressemble le public. Alors je lui demande ce qu’il pense de Bodyguard. Je lui dis qu’après tout, c’était un gros succès. Et là il me dit que c’est différent, que c’est un homme blanc.»

    Et quand je repense à ce film, Charlize Theron est en fait la femme de Will Smith depuis des siècles mais à la fin, il la laisse avec le loser de publicitaire et il va dessiner des cœurs sur la lune ? Mais c’est sérieux ? A moins que ce soit une manière assez subtile de dénoncer ce problème, à savoir qu’un homme noir en couple avec une femme blanche, ça ne passe pas.

  6. En effet ! L’article de Michael Atlan,  » Le couple mixte est-il encore tabou à Hollywood?  » (paru sur Slate le 4 août 2017) pointe du doigt un problème de représentations entre noirs et blancs (merci de nous l’avoir signalé).

    En parcourant l’article, on pense bien sûr à Get out de Jordan Peele (pris en dernier exemple par le journaliste) qui semble vraiment réaffirmer cette impossibilité du couple mixte ( a fortiori homme noir – femme blanche), et cela d’autant plus par la violence de la forme qui est aussi celle du propos (puisque le film est un thriller qui déborde sur le slasher).

    Me vient aussi à l’esprit le Black Panther de Ryan Coogler (2018)… Mais vu le casting, il ne semble pas que le super-héros noir puisse immédiatement emballer une blanche… Pourtant comme avec un éventuel Spider-man métisse Morales (au 4ème reboot ?), ces films pourraient être riches de nouvelles représentations. Et Hancock, lui, réalisé par le blanc Peter Berg, serait alors un acte manqué.

    • Avant de lire l’article, cette intrigue amoureuse n’avait aucun sens pour moi, je ne comprenais pas pourquoi elle était menée comme ça. Comme quoi, la société américaine est un peu plus compliquée qu’on ne l’imagine et que ses films ne le montre.
      Et ce n’est pas près de s’arranger. Je signale aussi OJ Simpson made in America qui permet de se faire une idée claire de l’état actuel de la société américaine quant à ces problématiques.

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