Doomsday

Neil Marshall, 2008 (Royaume-Uni)

Ce film est nul. L’histoire (un virus décime la population et une partie de l’Angleterre est isolée du monde par un mur immense ; 30 ans après des signes de vie sont à nouveau détectés. Une « mission » est alors dépêchée pour enquêter) n’est qu’un prétexte à une violence inutile (écrabouillages et giclages en tous genres). C’est vulgaire et obscène, profondément débile : un film qui s’adresse avant tout à de très gros bourrins ou aux ados n’ayant pas idée sur ce qui relève du bon goût ou non. Doomsday, c’est aussi du grand n’importe quoi qui passe d’un monde cyberpunk clownesque, style sous Mad Max pour les espaces urbains, à une sorte de « Moyen Age actuel » pour la campagne (une partie des « immunisés » retrouve le goût du royaume anglais d’antan…). Et dans les scènes pseudo-comiques, c’est tellement affligeant qu’on n’a même pas envie de sourire. Dans la lignée, d’autres nullité comme Ghosts of Mars de Carpenter (2001), Doomsday est vraiment l’archétype de ce que je déteste au cinéma…

3 commentaires à propos de “Doomsday”

  1. Je suis allé voir le film hier. J’ai en fait tout pris au second degré, ce qui fait que j’ai rigolé tout le temps. Le film n’est évidemment pas un chef-d’œuvre, Neil Marshall se contentant de reprendre les scénarios de trois films l’ayant marqué dans sa jeunesse : New York 1997 (John Carpenter, 1981), Excalibur (John Boorman, 1981) et Mad Max (George Miller, 1982) et ajoute des clins d’œil à 28 jours plus tard (Danny Boyle, 2003) et à La Chute du faucon noir (Ridley Scott, 2002). Malgré tout, contrairement à 10 000, le deuxieme degré est voulu et parfaitement assumé. Je ne pense pas un seul instant que l’auteur ait voulu se prendre au sérieux. En bref, c’est un pur divertissement « mad movies ».Pour répondre à MaîtreLudo, il est vrai que je suis abonné au TFC, c’est peut-être pour cela que je suis sorti avec le sourire aux lèvres (non non, je plaisante). Je recommanderai tout de même en priorité un autre film de Neil Marshall : The descent (2005), un petit chef-d’œuvre d’épouvante.

  2. Tout à fait d’accord avec MaîtreLudo, ce film est à ch*er. Il n’est pas du tout maîtrisé, le scénario est navrant (des punks en méchants de l’histoire ? On est en 2037 oui ou non ?) Tout cela est à revoir… (soupir)

  3. Marshall (Dog soldiers, The descent) avait visiblement une telle soif d’hommages qu’un simple remake ne pouvait le satisfaire – comme J.F. Richet et son Assaut sur le central 13, d’honnête mémoire (n’en déplaise à Krap’ !). Il lui fallait une trame lui permettant de saluer et « clindoeiller » un à un et tour à tour (au risque d’une audacieuse -ridicule ?- cohabitation de genres).

    Sur le papier, le projet-zapping que constitue Doomsday semblait casse-gueule, à l’écran c’est sans doute pire encore. Car si l’amateur éclairé se gargarisera de reconnaître les passages « à la Mad Max 2 » (et à toute sa descendance ritalement dégénérée !), les allusions (contextuelles) à La chair et le sang, les fugaces panoramiques tolkieno-jacksoniens, les perceptibles emprunts à Aliens, ceusses faits encore à Ghosts of Mars et les autres enfin, maousses et envahissants, faisant allégeance à New York 1997 (surtout !) et son auteur en général (un des personnages s’appelle d’ailleurs Carpenter et Tyler Bates, le compositeur, pastiche sans peine visible la patte de John)… la stérile posture est fragilisée plus encore par l’impression tenace d’avoir affaire à une démarche chapeautée par l’Europa Corp de Luc Besson ! L’héroïsme féminin nimbant l’affaire a ainsi des relents bien plus nikiteux que ripleyens, la naïveté des caricaturales considérations politiques rythmant quant à elle la quête (régulièrement relayées par un dannythedogesque Bob Hoskins, loin, très loin de sa superbe) a tout du brouet philosophique façon Cinquième élément (pas si loin non plus des molles séquences de pouvoir émaillant le Land of the dead de Romero) et l’apparence malpolie du tout paraît simplement opportuniste et facheune. Ajouter à cela des gros vilains digne de Banlieue 13 (déjà lui-même héritier de NY97) et une défiance amère à l’endroit des puissants étatiques d’un démonstratif et d’un didactique tels qu’ils se désamorcent illico, font que la production fait irrémédiablement pschiit.

    Le geek indécrottable, ravi de se faire caresser ainsi le ventre et flatter la gorge (et j’en connais !), vous dira peut-être et pourtant tout le fun de l’affaire*, d’autant que le titre est en outre prodigue en complaisances (beaucoup de « blagues » à base de têtes coupées, par exemple) et autres gratuités gores (on est loin de la puissance abstraite qu’atteignaient celles d’un John Rambo, par exemple), et flatte toujours un peu le fan de tuning qui sommeille en chacun de nous (comme l’évoque B. de Multa Paucis, le film à ce titre est un piètre négatif du Boulevard de la mort de Tarantino !)… un Z de première bourre en somme ! Mais s’il a les moyens financiers de dépasser ses prédécesseurs bensono-castellariens qui singeaient les œuvres majeures dans l’espoir d’en ramasser quelques miettes, le film de Marshall en a à peine plus de qualités formelles. Monté comme un énième opus du Transporteur, ne croyant jamais à son propos (ni à ses persos) à force d’envahissant hommage et de complicité forcée, le film ne prend jamais au sérieux la moindre de ses parties et gâche la plupart de ses atouts (Craig Conway, qui campe un Sol plein de « flippantes » promesses dignes d’un neo-Wez, finit par virer pathétique bouffon punkoïde et guère plus) et séquences (la poursuite tribal-punk est un pétard mouillé du plus navrant effet). Alors certes le spectacle est bien là, mais entre cliperie, fête foraine et videogame… le Cinéma qu’on trouvait chez les Maîtres ici salués a paradoxalement été oublié au passage…

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