De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites

Paul Newman, 1973 (États-Unis)




Si l’on connaît évidemment l’énorme carrière cinématographique de l’acteur Paul Newman ainsi que l’homme engagé qu’il a été, on oublie bien trop souvent qu’il s’est également lancé dans la réalisation. Parmi les cinq films faits, une petite perle au titre bien long se détache du lot : De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites.

L’histoire est celle d’une mère de famille américaine élevant seule ses deux filles sur fond de crise économique naissante (nous sommes au début des années 1970). C’est avant tout un grand et beau portrait de ces femmes que nous propose l’auteur. La mère apparaît comme une personne fragilisée par une vie de plus en plus dure. Elle est à la fois attachante et vulgaire, voire névrosée. Son caractère a bien sûr énormément d’influence sur ses deux filles : Ruth (Roberta Wallach), adolescente révoltée et pourtant fragile, et Matilda (Nell Potts), la cadette, qui tente de sortir d’un quotidien souvent sordide en s’adonnant à sa passion pour les sciences naturelles. Cette dernière s’apprête d’ailleurs à présenter un exposé (qui explique le titre du film) pour le grand concours de son école.

On ne saluera jamais assez le jeu formidable des trois actrices principales de ce long métrage. Joanne Woodwarth, l’épouse de Paul Newman, est bouleversante dans son rôle de mère déboussolée. Les deux filles, dont la cadette est jouée par la propre fille du couple Newman/Woodwarth, sont absolument incroyables. Ce drame psychologique est une œuvre majeure dans la carrière de l’acteur-réalisateur, à la fois sombre (la saleté et la pauvreté de ce ménage), drôle (les scènes sur la voisine prétendument morte et les dialogues grinçants avec la grand-mère) et triste (l’arrivée de la mère complètement ivre au concours de sa fille). A travers cette histoire de famille, Paul Newman montre un autre visage de la société nord-américaine, bien loin de son rève. Un film à découvrir absolument !




p. s. : on trouve sur Cineflower une courte mais pas inintéressante critique de cette Influence des rayons.

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