Coluche, l’histoire d’un mec

Antoine de Caunes, 2008 (France)

Les « biopics », on les appellera comme ça, sont décidément très à la mode ces derniers temps !

Que ce soit pour des hommes et femmes politiques :
Le promeneur du Champ-de-Mars sur François Mitterrand (Guédiguian, 2005) , The Queen sur la reine Elizabeth II (Frears, 2006) , La guerre selon Charlie Wilson (Nichols, 2007), Le dernier roi d’Ecosse sur Amin Dada (Macdonald, 2007), W. (Stone) et Being W. (Karl Zero) qui sortent en 2008 sur George Bush ou bien le diptyque sur le Che (Soderbergh, 2009), etc.

Des chanteurs et chanteuses :
Ray (Hackford, 2005), Walk the line sur la vie de Johnny Cash (Mangold, 2006),La môme sur Edith Piaf (Dahan, 2007), I’m not there sur Bob Dylan (Haynes, 2007), Control sur Ian Curtis le leader de Joy Division (Corbijn, 2007), Gainsbourg (vie héroïque) (Sfar, 2009), etc.

Des écrivains :
Truman Capote (Miller, 2005) et moins d’un an après Scandaleusement célèbre sur le même auteur (McGrath, 2006), Jane sur Jane Austen (Jarrold, 2007) et Sagan (Kurys, 2008), etc.

Des peintres :
Modigliani (Davis, 2003), Klimt (Ruiz, 2005), Séraphine (Provost, 2008) et prochainement Dali and I avec Al Pacino.

Même le célèbre criminel Jacques Mesrine dans le diptyque L’instinct de mort / L’ennemi public n°1, sans oublier les nombreux films sur des sportifs et personnages historiques, mais la liste serait bien trop longue…



Au cinéma l’histoire de la vie (où d’une partie de celle-ci) d’un comique est plus rare, même si Coluche, l’histoire d’un mec ne s’y résume pas et traite davantage de politique. Il s’intéresse en effet à la période durant laquelle Michel Colucci a préparé sa campagne en vue de se présenter à l’élection présidentielle de 1981. Tout d’abord comme une grosse farce (son plus gros coup médiatique !) pour finir plus sérieusement, avec de quoi effrayer les autres prétendants à l’Élysée. François-Xavier Demaison est bluffant dans son interprétation du « clown triste à la célèbre salopette ». Une performance qui fait le principal intérêt du film. D’autres célèbres disparus sont présents, comme par exemple le truculent professeur Choron, dont l’interprétation est également très réussie.

Quant au film en lui-même, il se regarde sans passion. Il n’apporte rien de plus que les documents d’époque ou que les nombreux reportages faits à son sujet. La mise en scène est linéaire et suit chronologiquement plusieurs moments entre l’automne 1980 et l’automne 1981. Aucun moment fort ne vient faire décoller le film également alourdi par quelques maladresses. Par exemple, lors des menaces que Coluche reçoit pendant la campagne, un message sur son répondeur disant « attention le motard, tu risques vite de déraper… » laisse planer le doute sur son accident mortel et fait place à la thèse très malvenue d’une machination. De même, la reconstitution du début des années 1980 est plutôt bien faite, avec un soucis minutieux du détail, mais parfois trop « clin d’œil » (trop d’extraits musicaux et de passages télés insistant sur l’époque). Comme si Antoine de Caunes, derrière la caméra, nous disait « hé, vous vous souvenez de ce morceau, et de celui-là ? » (Ottawan et T’es ok ou Gilles Vignault et I went to the market…). Coluche, l’histoire d’un mec est finalement classique, pas tout à fait sympathique, très mou, trop plat.

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