Casino Royale

John Huston, Ken Hughes, Val Guest, Robert Parrish, 1967 (Royaume-Uni)

Ouh la la ! Sans rapport aucun avec la version de Martin Campbell (2006), les meilleurs sketches de cette production sont amusants, le pire évoque les plus mauvais passages du Benny Hill show ou bien des Charlots (qui s’étaient aussi essayés à la comédie d’espionnage avec Bons baiser de Hong-Kong en 1975). Casino Royale serait-il le véritable précurseur de la série de Jay Roach et Mike Myers (Austin Powers, 1997-2009) ?

Dans les années 1960, à l’époque où sortaient les premières aventures de Bond, Casino Royale n’avait pas été adapté pour des questions de droits. Le producteur Charles K. Feldman les avait acquis et décida de confier l’histoire à une poignée de cinéastes et d’acteurs qui ont tous plus ou moins retouché le scénario : Woody Allen, Val Guest, Terry Southern, Joseph Heller, Billy Wilder, Peter Sellers… Le résultat est très inégal et plutôt décevant. La séquence en Ecosse est ratée, ce qui est dommage car elle dure un certain temps… Les apparitions de Woody Allen, alias Jimmy Bond, le neveu de James qui se fait aussi passer pour le terrible Dr Noah (!) sont plus distrayantes que celles de David Niven qui joue le véritable Bond. Peter Sellers, alias l’agent Evelyn Tremble, nous soutire à son tour quelques sourires. Ursula Andress se retrouve dans la peau d’un agent secret (Dr. No de Terence Young était sorti en 1962) et d’autres acteurs viennent compléter la collection, parfois pour de très furtifs passages devant la caméra (Orson Welles, Jean-Paul Belmondo, Jacqueline Bisset, Peter O’Toole…).

La Guerre Froide fait bien partie du contexte (Berlin Ouest est devenue une ville à cabarets où tout est permis et Berlin Est déserte est plongée sous le rouge communiste des projecteurs). Il est pourtant tout à fait inutile de chercher des traces de l’œuvre de Ian Fleming dans ce « grand n’importe quoi » : pour le final, les réalisateurs invoquent des otaries, une soucoupe volante, des cowboys et des Indiens… Ouh la la !

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