Vinyan

Fabrice Du Welz, 2008 (Angleterre, France)

Jeanne et Paul ont perdu leur fils, Joshua, lors du terrible tsunami de 2005. Six mois ont passé, le couple, incapable de faire le deuil de leur enfant, est resté en Thaïlande. Un jour, lors du passage d’une vidéo pour récolter des fonds afin de venir en aide aux populations sinistrées, Jeanne croit reconnaître son fils, de dos, avec le tee-shirt rouge de Manchester United qu’il portait le jour du drame. Les chances pour que ce soit bien lui sont minces et Paul n’est guère convaincu par cette apparition floue sur cette vidéo. Mais Jeanne, qui se raccroche à cet espoir soudain, arrive à le convaincre d’entamer des recherches : pour elle, il aurait été kidnappé dans la confusion qui a suivi le tsunami et aurait fait les frais d’un trafic d’enfants. Le couple essaye donc de trouver un mystérieux Thaksin Gao qui pourra les conduire jusqu’en Birmanie où ont été tournées ces images. Leur quête s’annonce périlleuse, tout d’abord dans le monde glauque et nocturne de Phuket, où la pornographie et le tourisme sexuel semblent omniprésents, ensuite dans l’épaisse jungle birmanienne. La recherche hasardeuse de leur fils se transforme vite en un voyage initiatique au sein des « Vinyan », ses esprits qui n’arrivent pas à trouver le repos, et surtout en un véritable cauchemard.

L’ambiance est particulièrement glauque, oppressante, suffoquante… L’image est sombre et bouge dans tous les sens, le danger omniprésent et la musique dissonnante est là pour créer un sentiment de malaise bien palpable. Un voyage aux confins de la trance, de la folie où on a parfois du mal à discerner s’il s’agit ou non de la réalité. On a du mal à s’imaginer Emmanuelle Béart dans ce genre de film et pourtant !

Le style de Vinyan semble bien à part dans le cinéma actuel et la tension constante est bien rendue… Ce qui ne signifie pas pour autant que le film soit totalement réussi, bien au contraire. Il y a de grosses longueurs et au fur et à mesure de l’avancée du couple dans ses vaines recherches, le scénario s’enlise sans nous offrir d’autre rebondissement. La fin est, selon moi en tout cas, aussi particulièrement ratée et lorsqu’on voit le générique final apparaître on se dit « ah d’accord, ça finit comme ça… ». Vous voyez de quoi je veux parler ? Cette sale impression qui reste à la fin d’un film qui finit brusquement sans avoir livré aucune réponse de l’intrigue centrale et où tout le monde se regarde, dubitatif, lorsque les lumières se rallument… Vinyan finit comme ça.

Une ambiance et un climat réussis, mais un film confus et ennuyeux, presqu’expérimental, qui se mord la queue et finit par se noyer totalement. Dommage, car le scénario était a priori attractif et le couple Emmanuelle Béart / Rufus Sewell est plus vrai que nature, les deux acteurs s’en tirant avec les honneurs.

MaîtreLudo

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