La vague

Dennis Gansel, 2008 (Allemagne)

Démonstration d’un professeur sur la séduction d’une dictature et de ses dérives fascistes à des lycéens en Allemagne. Sur une classe, il s’essaye à la greffe artificielle (et sans contexte autre que scolaire, donc peu crédible) de valeurs dangereuses une fois associées : sentiment d’appartenance à un groupe, sentiment de sécurité, obéissance… Gansel (Nous sommes la nuit, 2010) lance ensuite les anarchistes et les démocrates contre ces adeptes fraichement initiés à l’autocratie mais restreint le débat politique à une altercation dans la rue ou au match de waterpolo. Une fois la semaine de TP finie, les jeunes de la vague entendent poursuivre le mouvement mais le prof dépassé par sa création (Jürgen Vogel) s’y oppose… Trop tard, une arme est sortie.

Pour l’instant, à l’opposé de la discipline voulue par La Vague et de la psychologie facile de Chatroom (Nakata, 2010), seule l’émergence du chaos d’Elephant (Gus Van Sant, 2003) nous a fasciné pour parler de la tentative de domination de l’adolescent. Antoine de Baecque écrivait à propos du Cercle des poètes disparus (1989) « Peter Weir voulait illustrer l’expérience pédagogique et humaine d’un enseignant non conformiste ; il a surtout fait un film naïf »*. C’est ici à peu prêt la même chose.

Le nazisme né des injonctions d’un prof en classe ? Si l’école avait cette capacité d’endoctrinement, on n’en serait pas là. Accordons-nous sur ce mot, « naïf »…

* Cahiers du cinéma, n°427, janvier 1990, p. 66.

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