Un vampire à Brooklyn

Wes Craven, 1996 (États-Unis)

Eddie Murphy trouve un job de vampire entre deux contrats de flic (Bervelly Hills 3, Landis, 1994 et San Francisco, Carter, 1997). Dans la peau du ténébreux chic, il entend satisfaire ses pulsions et croquer la belle repérée, Angela Basset, flic à New York. Une vingtaine d’années après sa première exploitation pour la communauté noire (Blacula, Crain, 1972), Wes Craven replonge le mythe de Dracula dans un semblant de culture noire américaine : Brooklyn (représenté par les façades taguées de ses immeubles anciens), des acteurs emblématiques (Angela Basset avait un peu plus tôt incarné une icône soul et pop-rock dans Tina de Brian Gibson, 1993), une musique de circonstance (reprise de Superstition de Stevie Wonder).

Quoique plus respectueux que Dracula mort et heureux de l’être de Mel Brooks (1995), le film se moque des suceurs de sang réapparus sur les écrans avec Coppola (Dracula, 1992), tous beaux, à l’esprit tortueux et peu enclins au second degré (Entretien avec un vampire, Jordan, 1994). Avec cette réalisation, Craven mord donc à son tour dans la veine de la comédie macabre qui, dans les années 1990, peut-être depuis Burton (Beetlejuice, 1988), profitait d’un sang neuf et d’un certain renouveau (La famille Adams, Sonnenfeld, 1991, La mort vous va si bien, Zemeckis, 1992).

Pourtant, la comédie paraît davantage sous l’emprise d’Eddie Murphy que de Craven. L’acteur vedette trouve à arranger le scénario et, outre le vampire (finalement trop sérieux pour ne pas ennuyer), il se réserve également d’autres rôles déguisés et faussement truculents. Le père de Freddy, lui, attend l’année suivante pour à nouveau jouer avec le genre horrifique et proposer avec Scream un divertissement brillant dans lequel slashers et parodies horrifiques ne manqueront pas de puiser plusieurs années durant.

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