Un mariage de rêve (Easy virtue)

Stephan Elliott, 2009 (Royaume-Uni)

Voilà encore un film qui a fait les frais d’une francisation pour le moins contestable : ainsi Easy virtue a été facilement traduit par Un mariage de rêve… Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! A quelques semaines d’intervalles de Chéri, le très beau métrage de Stephen Frears, nous voici replongés dans l’aristocratie britannique du début du siècle (un peu plus tard ici, puisque l’action se déroule dans les années 1930). Stephan Elliott nous conte l’histoire d’un autre couple, celui formé par John Whittaker (Ben Barnes), jeune Anglais de bonne famille, et Larita Huntington (Jessica Biel), une Américaine championne de courses automobiles.

En attendant de s’installer sur Londres, le jeune couple passe d’abord quelques temps au manoir familial : l’accueil de la belle Américaine y est glacial et visiblement l’entente de façade avec Veronica Whittaker (Kristin Scott Thomas), la mère du jeune époux, ne va pas durer… En effet, une fois l’hypocrisie passée, les coups bas et les piques se multiplient de la part de la mère de famille autoritaire. Néanmoins Larita a du répondant, ce qui n’est pas pour déplaire à Mr Jim Whittaker (Colin Firth), bien en marge de cette famille.

Humour très british, dialogues croustillants et répliques acerbes, situations loufoques sous fond de satire sociale… Cette comédie subtile et élégante semble de prime abord plutôt légère, mais est plus profonde qu’il n’y paraît. Son final est d’ailleurs bien plus dramatique que le reste du récit dominé par un ton humoristique. A la manière de Gosford Park (Robert Altman, 2002), dans lequel jouait aussi Kristin Scott Thomas, la haute société britannique n’est pas épargnée ! En outre, chapeau bas à cette merveilleuse actrice, toujours aussi juste, mais aussi à Jessica Biel qui lui donne la réplique. Je la découvre avec ce film et il faut avouer qu’elle est vraiment d’une beauté fulgurante ! Au-delà de ses apparences flatteuses, magnifiée par la caméra de Stephan Elliott (réalisateur de Priscilla, folle du désert en 1995), cette actrice éblouit surtout par sa remarquable présence. Le rôle la met particulièrement en valeur.

J’allais écrire « un film qui mériterait une adaptation au théâtre » avant de m’apercevoir qu’il est en fait tiré d’une pièce de 1924 signée Noël Coward ! Une première adaptation avait d’ailleurs été réalisée pour le cinéma muet en 1928 par un certain… Alfred Hitchcock ! Un mariage de rêve est un très bon film.

Ludo

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Une réponse à “Un mariage de rêve (Easy virtue)”

  1. Cette comédie atteint le but recherché : divertir le spectateur. Les échanges verbaux et de regards entre Larita et sa belle-mère sont excellents servis par deux excellentes actrices (je partage pleinement l’avis de MaîtreLudo). Tous les seconds rôles sont également bien interprétés, quelques scènes resteront, je pense à la séance « French Cancan » où à la fin tragique de Poppy, le chien de la famille Whittaker.
    Le dénouement est surprenant bien que prévisible si l’on suit bien les croisements de regards entre les différents personnages.
    A voir !

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