Tamara Drewe

Stephen Frears, 2009 (Royaume-Uni)




Une barrière enjambée, mini-short ras les fesses (quel commentaire sur le film, vile faiblesse, ne nous a pas contraints à son souvenir ?), Tamara Drewe (Gemma Arterton) fait de l’effet. D’autant plus à la campagne, le Dorset. D’autant plus avec son nez refait. Entre ploucs des champs et bobos écrivains, son dodelinement les laisse tous pantois. Un batteur de rock pour minettes (Dominic Cooper) et un beau rural (Luke Evans) partagent chacun à leur tour sa chambre. Entre les deux, l’auteur de polars à succès, infidèle et égocentrique (à en juger par la galerie de portraits affichés jusque dans ses toilettes), Nicholas Hardiment (interprété par Roger Allam*), brise définitivement son ménage pour Tamara.

Cette adaptation de la BD de Posy Simmonds, elle-même se moquant d’un classique de la littérature anglaise, possède un humour grinçant et la pagaille semée (notamment par les deux adolescentes en manque d’occupation) profite à tous. Outre l’image laissée par Tamara, Stephen Frears imprime deux scènes très drôles dans nos esprits : la technique du drummer dragueur, collant sa proie contre lui et toute une batterie de cuisine, et la charge, fatale au romancier, d’un troupeau de vaches excitées par le chien de la rock-star. Cette dernière scène arrive idéalement pour relever le film qui faiblissait dans son deuxième tiers.

Quoique son savoir-faire reste indéniable (direction d’acteur, beauté des plans…), parfois délicat, souvent caustique, le réalisateur touche-à-tout de The van (1996), Mary Reilly (1996), The Queen (2006) ou Chéri (2009) n’a pas une personnalité facile à cerner. Pas plus avec cette petite comédie, somme toute émoustillante.






* Vu dans Le vent se lève de Ken Loach en 2006 ou la même année dans V pour Vendetta de James McTeigue.

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5 commentaires à propos de “Tamara Drewe”

  1. J’ai beaucoup aimé cette comédie rondement menée avec des scènes vraiment très drôles (les deux fans par ex…) et des situations comiques du meilleur effet. Un très bon moment.

  2. Comme tu as pu le lire, j’ai été assez déçu par le film, que je n’ai pas trouvé si drôle que ça. Je suis en tout cas d’accord avec toi : Frears est un cinéaste insaisissable, il touche à tout (et c’est tout à son honneur).

  3. J’ai vu cette histoire comme un hommage ironique aux clichés littéraires anglais: d’un côté le roman sentimental à la Jane Austen (le film se déroule en quatre saisons et on attend que les deux jeunes premiers se réunissent) et le polar à la Agatha Christie (le huis clos dans la résidence, un meurtre, une bonne dose de cynisme).
    Toutefois, peut-on considérer qu’une comédie est réussie lorsque on rit peu ou pas, mais qu’on regarde le film avec un constant sourire ?
    J’aurais également apprécié que la galerie d’écrivains ratés dans la résidence d’auteurs occupe plus de place dans le film.

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