Le seigneur des anneaux : la communauté de l’anneau

Peter Jackson, 2001 (États-Unis, Nouvelle-Zélande)

Premier épisode d’une trilogie, La communauté de l’anneau raconte l’histoire, sur une terre imaginaire, celle du Milieu, de Frodon appartenant au petit peuple des Hobbits. Frodon entre en possession d’un anneau de pouvoir dont la particularité est de rendre invisible mais qui n’est en fait rien d’autre que l’essence même des forces du mal. Seule la destruction de cet objet pourra sauver le monde de son funeste destin. Accompagné de ses amis et de membres des différentes races du monde (les nains, les elfes et les hommes), Frodon part en direction du Mordor, le territoire des forces des ténèbres, car c’est en son sein que se trouve le seul moyen de détruire l’anneau unique.

Le film est l’adaptation du livre culte de John Ronald Reuel Tolkien, Le seigneur des anneaux paru en 1954 et 1955. Etant fan de cette œuvre mythique, j’avoue avoir été sceptique lorsque j’ai appris qu’un film était en préparation. Le roman est tellement riche et long que je pensais vraiment impossible d’en faire un long métrage correct, même en trois parties. De plus, l’adaptation est donnée à un réalisateur peu connu à l’époque à qui l’on doit surtout des films gores (Bad taste, 1987, Braindead, 1993) et un drame particulièrement réussi (Créatures célestes, 1996).

Pourtant, j’avoue m’être laissé prendre par cette adaptation. L’histoire reste fidèle au roman. Bien sûr, on peut regretter que des pans entiers du livre aient été supprimés mais la trame est globalement respectée.

Frodon (Elijah Wood), Sam (Sean Astin), Mary (Dominic Monaghan), Pippin (Billy Boyd), Bilbon Sacquet (Ian Holm), Gollum (Andy Serkis), Aragorn (Viggo Mortensen), Boromir (Sean Bean), Gimli (John Rhys-Davies), Legolas (Orlando Bloom), Elrond (Hugo Weaving), Arwen (Liv Tyler), Galadriel (Cate Blanchett), Celeborn (Marton Csokas), Saroumane (Christopher Lee), Gandalf le magicien (Ian McKellen)… Chacun de ces personnages est crédible et chaque acteur semble à sa place (chapeau en particulier à Ian McKellen).

La grande force de l’adaptation est à mon avis le souci du détail concernant les décors, les costumes, les accessoires et les lieux de tournage. Car Peter Jackson ne va pas se contenter comme d’autres d’effets numériques. Chaque objet, maquette, arme ou vêtement sera minutieusement pensé et travaillé par des ateliers spécialisés. Les paysages sont magnifiques : la Nouvelle-Zélande, lieu de tournage, offre une grande diversité de contrées sauvages et magiques (Peter Jackson a créé là-bas ses propres studios ; il y tourne également King Kong en 2005). Evidemment tout n’est pas parfait dans le Seigneur des anneaux : les combattants des forces du mal (les orques) sont caricaturaux et certains effets numériques sont parfois un peu trop voyants. Toutefois beaucoup de séquences sont vraiment réussies (le passage de la Moria).

Peter Jackson a donc réussi un pari très difficile. Le succès a d’ailleurs été au rendez-vous. Si vous n’avez pas encore vu La communauté de l’anneau, laissez-vous tenter par l’aventure, et cela même si vous êtes peu attirés par cet univers.

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3 commentaires à propos de “Le seigneur des anneaux : la communauté de l’anneau”

  1. Les orques, sombres et grotesques, sont pas mal en fait. Ce sont les Urukaïs qui, par leur grossière allure, renvoient aux influences des séries B ou Z de P. Jackson. Ailleurs, les décors elfiques de Fondcombe, superbes dans les illustrations des dessinateurs et directeurs artistiques Alan Lee et John Howe (excellente idée que d’intégrer ces artistes au projet et à ces postes-là), paraissent plus fades sur pellicule (le style Art nouveau y est presque caricaturé).

    La communauté de l’anneau présente le monde créé par Tolkien et les nombreux personnages du récit. Même si la guerre gronde, il est peut-être le plus enfantin des trois films, le plus léger.

    Tu relèves parmi les meilleures séquences, les mines de la Moria, je cite l’avancée sur l’eau et l’extraordinaire découverte des gigantesques statues de l’Argonath. Et à Aragorn d’ajouter :

     » Long have I desired to look upon the likenesses of Isildur and Anárion, my sires of old. « 

  2. Bien que la trilogie du Seigneur des anneaux soit mon film préféré (ceux qui me connaissent le savent bien !), je n’avais jamais osé commencer la rédaction d’un article à son sujet, de peur de ne savoir comment le commencer… Et surtout comment le finir ! Je me suis toujours dit qu’au vu d’une telle œuvre, si Peter Jackson y consacre plus de onze heures, il fallait bien qu’à mon tour j’écrive un article fleuve. Je n’en ai pas eu le courage et tu as donc devancé (tant mieux !) ce projet d’écriture !

    Alors maintenant, que rajouter sur le Seigneur des anneaux en général et La communauté de l’anneau en particulier ?
    Pour ma part, j’ai découvert ce premier volet à sa sortie… Il y a déjà huit ans (comme le temps passe vite !). Et j’ai pris une méga claque qui m’a conduit à le revoir de très nombreuses fois, autant en salles qu’en dvd. J’avais bien sûr entendu parler du livre mais ne l’avais pas lu, même si je me suis rattrapé depuis ! Et justement, à la lecture de ce dernier, je comprends pourquoi l’adaptation cinématographique de la trilogie de Tolkien semblait impossible à réaliser pendant longtemps ! Mais Peter Jackson, sorti un peu de nulle part, est arrivé et a révolutionné le genre.

    Evidemment, tout n’est pas parfait et sa vision du Seigneur des anneaux n’est pas exempte de maladresses, mais vraiment ce « très long métrage » contient en lui un souffle épique à nul autre pareil. La réussite de cette adaptation est telle qu’à force de vanter ses mérites, on a ensuite un peu tendance à pointer du doigt ses points faibles (quelques effets numériques un peu trop visibles lors de l’attaque du Troll des cavernes, l’absence de Tom Bombadil, des Uruk Haï un peu grossiers…), mais au final ce sont vraiment des broutilles ! Peter Jackson et son équipe ont été tellement méticuleux et soucieux du détail qu’on en deviendrait à notre tour presque tatillons ! Quelques concessions ont du forcément être faites pour que le film échappe à la censure (certaines scènes sont tout de même violentes pour les plus jeunes), notamment l’absence de sang lors de plusieurs combats et le côté gentillet des hobbits qui attire un public plus large et pas uniquement des spécialistes de l’œuvre de Tolkien. pourtant, dans le livre, ils apparaissent tels quels, alors ce n’est pas gênant. Tout ici a été réuni pour créer un véritable chef-d’œuvre, ce qu’est assurément ce film.

    Une musique exceptionnelle et omniprésente signée Howard Shore. Des dizaines de thèmes sont créés et, à la manière de Star Wars mais en plus poussé, lorsqu’intervient tel ou tel personnage, la mélodie du thème de sa race ou de sa contrée souligne son propos (Boromir et le thème du Gondor, qui sera plus développé dans Le retour du roi, lors du conseil d’Elrond, etc.).

    Des acteurs tout aussi convaincants (chacun a son préféré, moi je craque pour Gandalf !) et, à l’époque en tout cas, aucune grosse star internationale (mis à part Christopher Lee évidemment) : casting parfait pour les nombreux premiers rôles et les non moins nombreux seconds et troisième rôles.

    Des images spectaculaires à couper le souffle, qu’elles soient retouchées numériquement ou en décor naturel, on est véritablement immergé en Terre du Milieu, la nature étant considérée dans l’œuvre de Tolkien comme un personnage à part entière. Le sentiment que le film ait été tourné « là où se sont véritablement déroulés ces évènements, il y a des siècles » est très fort. Et puis l’immense travail de décors, de costumes et de créations d’accessoires (le making of est pour cela très enrichissant) pour rendre crédible et vivant le récit est hallucinant.

    Le Seigneur des anneaux mérite les superlatifs les plus élogieux et je vois combien, même pour un simple commentaire, il m’est difficile d’arrêter d’en parler : voilà la magie qu’arrive à créer un tel film ! Son impact sur le septième art est aussi important que le fut La guerre des étoiles à l’époque, il a battu bon nombre de records d’entrées, de ventes et de récompenses et a généré là aussi des milliers de fans à travers le monde qui, comme moi, sont maintenant tournés vers Guillermo del Toro et son adaptation de Bilbo le hobbit. Il sera aidé par toute l’équipe qui a déjà œuvré (ouf de soulagement !) sur le Seigneur des anneaux : Peter Jackson le réalisateur ainsi que les scénaristes Fran Walsh et Philippa Boyens, Weta workshop pour les effets spéciaux et les mêmes acteurs. Une vraie continuité donc… Avec en plus un deuxième film qui comblera les soixante années qui séparent Bilbo le hobbit du Seigneur des anneaux et qui reprendra bon nombre d’éléments du Silmarillion et de Contes et légendes inachevés de Tolkien. On a hâte…

  3. Belle entrée en matière en effet qui remplira toutes ses promesses par la suite. Mon approche de l’œuvre est actuellement en chantier avant d’avoir bien sûr les honneurs d’une page sur mon blog. Vos traits de plumes élogieux se confondent avec mon sentiment personnel.

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