Mirrors

Alexandre Aja, 2008 (États-Unis)

Alexandre Aja est français (il est le fils d’Alexandre Arcady), mais Mirrors est bien une production hollywoodienne, tout comme son précédent film d’horreur, le remake La colline a des yeux (2006). Pour Mirrors, il convient mieux de parler d’épouvante. On pense d’ailleurs aux films des années 1980 du même genre, style maison hantée (il s’agit ici d’un ancien grand magasin hanté) avec quelques scènes gores supplémentaires. Le scénario est certes un peu léger, mais après tout… C’est juste un bon prétexte pour avoir la frousse durant une heure et demi.

L’histoire est donc assez simple : Ben Carson est un ancien policier reconverti en veilleur de nuit à qui l’on confie la surveillance d’un grand magasin ayant été dévasté par les flammes afin d’éviter tout vol ou tout squat. Rapidement, il constate que les immenses miroirs de ce grand magasin, qui ont miraculeusement échappé à l’incendie, sont tous très propres… et renferment un terrible secret : on peut y voir des scènes de l’incendie, des gens brûlés vifs… Ainsi, on imagine que les âmes des défunts se sont trouvées emprisonnées dans ces miroirs et ne peuvent être libérées. Elles hantent désespérément les lieux depuis plusieurs années maintenant (suite plus bas).

Mais en fait pas du tout : ce qui est emprisonné dans les miroirs sont en fait des sortes de démons, des esprits malveillants qui réclament une certaine « Esseker ». Et pour la retrouver, ils vont se montrer plutôt convaincants auprès de Ben (alias Kiefer Sutherland, Jack Bauer en personne ! dans 24 heures), tout d’abord en assassinant sa sœur puis en menaçant sa famille. Après une rapide enquête (deux coups de fil et c’est fait), Ben découvre que ce grand magasin était auparavant un hôpital où une certaine Anna Esseker était internée pour un cas particulièrement rare et violent de schizophrénie, puisque les médecins rejetaient l’hypothèse de la possession. Pour la soigner, une des méthodes consistait à l’enfermer attachée au milieu d’une pièce remplie de miroirs, afin qu’elle puisse voir son vrai visage. Comme il s’agissait bien d’une possession, les démons qui l’habitaient ont été en quelque sorte « happés » par ces miroirs. Anna guérie, elle deviendra bonne sœur dans un couvent, mais désormais les lieux devinrent hantés par ces démons…

Mirrors est rythmé, il est souvent bien sanglant et effrayant. Mais le manque de second degré prête parfois à sourire. Pas nanar mais plutôt « kitsch », en fait un style propre aux séries B des années 1980.

Les démons présents dans les miroirs ont la faculté de sortir de ce magasin et de se propager à n’importe quelle surface réfléchissante (rétroviseur, eau..), peu importe la distance : on est loin de la subtilité d’un Orphelinat (Juan Antonio Bayona, 2008) où les faits paranormaux paraissent davantage plausibles. Mais bon, comme je l’ai dit, le but est seulement de faire peur. Du coup, Mirrors use et abuse d’effets faciles tels que : musique à faire sursauter, ambiance angoissante et fracas à faire bondir… La méthode est archi-connue et Alexandre Aja prend un malin plaisir à en faire des tonnes. Idem pour les scènes gores : était-il bien utile de voir avec détails (par exemple) le meurtre de la sœur qui s’arrache littéralement la mâchoire dans un bain de sang ? Parfois, il est plus efficace de suggérer… Mais là encore, la place laissée à quelque subtilité est réduite. Mirrors n’est qu’un divertissement et il remplit son rôle : durant la séance, on sursaute.

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2 commentaires à propos de “Mirrors”

  1. Je viens effectivement de voir le film cher MaîtreLudo ! Je suis assez d’accord avec ta critique mais je me suis bien éclaté tout de même. C’est pas original mais très bien mené de bout en bout. En revanche, Mirrors traduit bien le manque d’imagination et d’originalité des Américains dans le genre. Encore une fois un remake (Geoul sokeuro, traduit en anglais par Into the mirror, du Coréen Seong-Ho Kim, 2003, et que je n’ai malheureusement pas vu). Le scénario n’arrive pas à la cheville du film espagnol L’orphelinat. De même, [REC] (encore une fois espagnol) ou Martyrs (chez les Français) marquent beaucoup plus les esprits. On peut enfin reprocher à Alexandre Aja de ne faire que des nouvelles versions d’œuvres déjà connues comme La colline a des yeux (2006), au demeurant très réussie, ou bien Haute tension (2003) pompée sur un roman de Dean Koontz.

  2. Complètement d’accord, ceci dit il ne s’agit pas vraiment d’un remake, puisqu’ils ont abandonné l’idée de refaire ce fameux film coréen pour ne garder que le concept sur les miroirs (juste une partie du film).

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