Mean streets

​​Martin Scorsese, 1973 (États-Unis)

Depuis quelques semaines, je revisite avec plaisir la filmographie de Robert De Niro. Même si certains de ses premiers longs métrages sont anecdotiques, je suis content de les avoir découvert : The wedding party, Greetings, The swap, Hi Mom !… Un peu frustré tout de même de ne pas encore connaître The gang that couldn’t shoot straight (Goldstone, 1971) et Bang the drum slowly (Hancock, 1973) (des dvd zone 1 que mes lecteurs ne lisent pas, argh !).

De Niro a donc commencé sa carrière aux côtés de De Palma avec trois films tournés ensemble. Ce dernier l’a présenté à Scorsese et ce fut une rencontre décisive, de celles qui marquent l’Histoire du cinéma. De Niro avait adoré Who’s that knocking at my door ? (1967) et avec le réalisateur l’entente fut immédiate. Mean streets est donc, à plus d’un titre, un film culte : première collaboration De Niro/Scorsese et véritable point de départ de l’immense carrière de l’acteur. C’est d’ailleurs vraiment le premier film dans lequel il crève l’écran et celui où il commence à trouver toute la démesure ensuite inhérente à ses rôles.

Malgré son petit budget, et tourné en à peine 27 jours, Mean streets est un classique : un film au charme fou dans lequel on retrouve de suite le style du réalisateur. Beaucoup de plans caméra à l’épaule, un style assez nerveux, une importance toute particulière accordée à la musique moderne, et puis le thème du crime organisé à Little Italy. Tout y est déjà.

Pour le réalisateur qui suit cette bande de petits malfrats, il s’agit en réalité d’une évocation de sa propre jeunesse et celle de son père. Il fait même ici une apparition (c’est lui qui tire sur la voiture conduite par Harvey Keitel sur le pont de Brooklyn) ainsi que sa mère, Catherine. De Niro lui incarne à la perfection Johnny Boy Cervella, une petite frappe qui doit de l’argent à tout le monde. Personne ne lui fait confiance et il en faut peu pour qu’il attire les foudres de la pègre italo-américaine. De quoi sacrément contrarier son ami Charlie Cappa (Harvey Keitel) alors en quête de rédemption. Le duo d’acteurs est formidable, ainsi que Richard Romanus et David Proval (embauchés plus tard dans Les Soprano, 1999-2007). De Niro, au fort accent « lower east side » est totalement imprévisible, roublard et beau parleur. Sa violence est contenue et des allures de psychopathe nerveux.

Mean streets est le film qui révèle Robert De Niro, qui tapera dans l’œil de Coppola et lui permettra de jouer Vito Corleone jeune dans la deuxième partie du Parrain (1974). Mean streets : « le » film de mafia italo-américaine (et plus précisément sicilo-américaine) incontournable, duquel pour l’acteur new-yorkais et le natif du Bronx tout est parti. A voir absolument.

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3 commentaires à propos de “Mean streets”

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