Lone Ranger, naissance d’un héros

Gore Verbinski, 2013 (Etats-Unis)




Entre cavalcades et folie douce, l’Allegro vivace de l’ouverture de Guillaume Tell est tout aussi parfaite pour ce Lone Ranger façon Disney. La célèbre musique était déjà collée au cowboy masqué de la série de 1949, mais a aussi rythmé un grand nombre de délires et chamailleries cartoonesques. Du coup, avec la charge héroïque qu’elle inspire, c’est aussi davantage de folie qui est suggérée autour du personnage de John Reid (Armie Hammer), pourtant déjà bien servi par Tonto, le corbeau comanche siphonné (Johnny Depp), et Silver, le cheval psychagogue qui fait n’importe quoi. A côté de ce thème enlevé et plein d’aventure, le reste de la partition de Zimmer, ce qui n’est pas habituel, passe même plus inaperçue.

L’échec commercial cuisant du film a été relayé un peu partout dans la presse et sur le net (on a entendu la pique de Mark Wahlberg : « They’re spending $250 million for two dudes on a horse?« ). Lone ranger est un peu long, certes, mais n’a rien de mauvais, rien d’aussi mauvais en tout cas que le Cowboys contre envahisseurs de Favreau qui en 2011 le précédait dans le genre western familial à gros budget.

Par ailleurs Verbinski et Depp gardent l’envie de raconter une histoire. Cela se voit à travers un détail comme le thaumatrope, à travers la foire et les secrets qu’elle recèle, à travers la figure du vieux Tonto qui, en bon narrateur, ne nous assure pas que son histoire est vraie ou inventée, ou, entre les deux, arrangée à partir des remarques faites par le gamin.

Le petit qui porte le déguisement de son héros écoute perplexe mais avec l’envie d’y croire. Nous sommes un peu dans cet état, perplexes car rien vraiment ne nous surprend (après la série des Pirates des Caraïbes et Rango, Verbinski et Depp arrivent a un terme à force de décliner toujours la même folie), mais en y croyant par moment : encore une fois, le thème galopant de Rossini emportant toute la dernière séquence, mais aussi l’Ouest américain, son folklore, ses mythes et ses héros.

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Une réponse à “Lone Ranger, naissance d’un héros”

  1. En effet, le film n’est pas mauvais et contient des séquences impressionnantes (la course poursuite finale) mais il est vraiment trop long pour convaincre.

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