Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban

Alfonso Cuarón, 2004 (États-Unis, Royaume-Uni)




Je n’avais supporté que les vingt premières minutes de l’épisode introductif (Harry Potter and the philosopher’s stone dans sa version originale, Chris Columbus, 2001). J’avais été agacé par la suite immédiate (La chambre des secrets du même, 2002) qui, me semblait-il, revisitait plusieurs des lieux et des personnages vus la même année dans Les deux tours de P. Jackson. Si le réalisateur de Maman, j’ai raté l’avion (1990) et de Madame Doubtfire (1994), qui n’a pourtant pas fait que de vilaines choses, avait signé le troisième opus des aventures du petit Potter, je m’en serais tenu à l’écart. C’est toutefois Cuarón qui a relevé la commande et c’est curieux de connaître les précédents travaux de celui qui avait tourné [intlink id= »les-fils-de-lhomme » type= »post »]Les fils de l’homme [/intlink](2006) que j’ai de nouveau rencontré l’écolier créé par J. K. Rowling.

Même s’il faut avouer que de le revoir en gâche un peu le souvenir (je ne me rappelais pas du récit mais les deux heures et demi ont été bien longues la seconde fois), la supériorité de cette adaptation sur les deux premiers volets me paraît encore évidente. Colombus avait bien entendu su recréer un univers mais celui de Cuarón est tellement plus séduisant. Délaissons les jeux d’enfants et faisons-nous gentiment peur. Dès la première scène, en pleine nuit, Harry tente de faire de la lumière sous ses draps et c’est bien de chasser les ténèbres qu’il est question dans cette histoire. Visuellement saisissant (que reste-t-il aux autres qui souhaiteraient apporter une touche gothique à leurs décors ?), Cuarón nous promène aux deux tiers du film dans la lande sous une lune menaçante. La séquence est belle et nous transporte un instant sur les plateaux de la Universal à l’époque des transformations nombreuses d’un Lawrence Talbot encore maudit ([intlink id= »loup-garou-le-the-wolf-man » type= »post »]Le loup-garou[/intlink], George Waggner, 1941). Par ailleurs, dans combien de films fantastiques contemporains a-t-on l’occasion de voir des fondus au noir ? Depuis La guerre des étoiles de Lucas et ses suites (1977-2004) ?

Malheureusement, Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban n’échappe pas à la traditionnelle partie de quidditch qui, si elle peut avoir un intérêt dans les livres, n’a d’autre vertu, comme un vulgaire insert sportif, que de profondément nous ennuyer dans les films. Alfonso Cuarón ne la fait cependant pas durer (comme il se débarrasse au début de la famille de Potter horriblement caricaturale).

En 2005, Mike Newell (Donnie Brasco, 1997, pas mauvais du tout et L’amour au temps du choléra, 2007) s’est chargé de La coupe de feu. Entre 2007 et 2011, David Yates clôt l’interminable série avec quatre films, L’ordre du phénix, Le prince de sang mêlé et Les reliques de la mort en deux parties. Alors, doit-on regretter Cuarón ?

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3 commentaires à propos de “Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban”

  1. Personnellement les films d’ Harry Potter m’ont toujours plus sauf a partir du 5 ou l’atmosphère perd sa gaité et son humour!! Et le 7 est plongé dans l’obscurité! Ça devient lassant mais il est angoissant!

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