Esther (Orphan)

Jaume Collet-Serra, 2010 (Etats-Unis)

Kate, une jeune mère de deux enfants, vient de perdre son nouveau-né. Cette terrible expérience fait resurgir en elle ses démons intérieurs (alcoolisme, cauchemars…). Pour sauver son couple et sa petite famille, elle décide d’aller voir un psychologue qui la conforte dans son choix d’adopter un enfant. Elle se rend dans un orphelinat et avec son mari tombe sous le charme d’une fillette pour le moins singulière : Esther. Pendant que les autres enfants font la fête, la petite fille reste à l’écart pour peindre. Et question peinture, comme toute autre chose qu’elle entreprend, Esther apparaît être une véritable surdouée. C’est une jeune orpheline solitaire très polie, souriante et s’habillant comme au siècle dernier. Mais cette enfant, en apparence si calme et si douce, cache une face bien plus sombre et mystérieuse que Kate ne tarde pas à déceler… La découverte d’une étrange Bible cachée au fond d’un de ses tiroirs est un des éléments déclencheurs des doutes et suspicions de Kate vis-à-vis de sa nouvelle protégée…

Esther est un brillant thriller déguisé en film d’épouvante ! On sursaute, on retient son souffle plus d’une fois… Mais surtout on s’interroge et on tente d’anticiper un final dont on imagine bien qu’il réservera une belle surprise ! A cette fin, le réalisateur a le don de nous aiguiller vers de fausses pistes : quel est donc le terrible secret d’Esther ? A-t-il une origine surnaturelle, mystique, psychiatrique, démoniaque… ? On s’interroge en vain et, lors du dénouement final pour le moins inattendu (et réussi), on est évidemment pris à contre-pied !

Esther m’a rapidement fait penser au très bon film L’orphelinat (Juan Antonio Bayona, 2008), en raison de l’histoire (une mère qui décide d’adopter un enfant) et de sa dimension psychologique et dramatique (d’ailleurs le titre original de ses réalisations, chacun dans sa langue originale, est le même : « Orphan » et « El orfanato »). Et puis, ceci expliquant peut-être cela, bien que vivant depuis longtemps aux Etats-Unis, Jaume Collet-Serra est également espagnol. Voilà pourquoi le style cinématographique développé ici est à mi-chemin entre les productions américaines habituelles du genre et une approche plus typiquement hispanique comme dans le long métrage précédemment cité. Dans les histoires de petites filles effrayantes, impossible également de ne pas faire une comparaison avec Dorothy (Agnès Merlet, 2008), qui fut aussi très réussi. Esther ? Elle est mortelle…

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Une réponse à “Esther (Orphan)”

  1. Esther est un excellent thriller à l’extrême limite de l’épouvante et de l’horreur…. L’objectif de créer un sentiment de peur et d’angoisse est largement atteint et ce, dès les premières minutes !

    Notre cœur sursaute alors même qu’Esther n’a pas encore fait son apparition :
    lorsque Kate, la fragile maman, en pleine nuit se déplace dans sa propre maison…
    lorsque dans l’orphelinat, le mari de Kate s’échappe vers les escaliers à l’écoute de cette douce voix qui descend du premier. Les cris d’un groupe d’enfants passant en courant derrière lui suffisent à faire naître des frissons dans tout notre corps….

    L’atmosphère est déjà particulièrement dérangeante, si bien que dès l’arrivée d’Esther, on pressent que cette maison au milieu de la campagne ne sera plus le lieu de refuge de toute une famille. L’oppression ne cesse alors d’aller crescendo jusqu’à la fin.

    Pas de maison hantée, ni de spectre. Aucun souterrain ou cimetière. Encore moins d’images gores…. Pourtant tout est mis en œuvre pour que psychologiquement nos défenses soient abolies ! Nous pressentons dès l’arrivée d’Esther que la menace venant de l’extérieur est désormais bel et bien à l’intérieur !

    Le couple détient un secret sur leur passé. Esther arrive au cœur de cette famille déjà déchirée qui tente en vain de se ressouder. Comme écho de ce passé, Esther possède un pouvoir d’attraction–répulsion particulier par ses réactions, son comportement, son savoir-être. Elle n’est pourvue d’aucun pouvoir particulier, en revanche un don sérieux de manipulation alternant l’intimidation et le charme. Son aura atteint les sommets : l’enfant a dompté son originalité et l’utilise pour nuire et survivre !

    Les dernière minutes mettent en scène la révélation finale et d’ailleurs, surprenante. On ne s’attend vraiment pas à une telle conclusion.

    A noter, une interprétation d’Isabelle Fuhrman remarquable et un bel avenir en tant qu’actrice certainement. Une seule question reste en suspens : mais que pensent ses parents face à une telle prestation ? Un petit sentiment de vulnérabilité, peut être ???

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