Bruce tout-puissant

Tom Shadyac, 2003 (États-Unis)

Trois fois rien reposant sur Jim Carrey, ses facéties corporelles et une poignée de gags. Le « partage de la Mer Rouge » dans un bol de soupe et l’incroyable puissance divine que Bruce met au service de sa personne (avec The power de Snap pour bande son) nous amusent un tantinet. L’excès de bons sentiments et les bondieuseries d’un scénario qui, d’ailleurs, sans restriction aucune ni la moindre gêne, puise toutes ses idées dans Un jour sans fin (1993), en revanche, nous agacent.

Bruce est au début plein de sarcasmes pour les autres, nombriliste et, excepté ses regards coquins et intéressés, dépourvu de considération à l’égard de la gente féminine (Jennifer Aniston gonflée pour l’occasion). Comme Bill Muray dans le film de Ramis (également astreint à la météo et à la rubrique des chiens écrasés), la situation extraordinaire dans laquelle le personnage se retrouve (investi des pouvoirs de Dieu parti en vacances) est l’occasion d’une lente mais radicale remise en question ; le retour à la normale dépendant, cela va de soi, du changement de personnalité de cet antihéros (« The guy next door just became the guy upstairs »). Contrairement à Un jour sans fin, Bruce tout-puissant ne surprend pas (il lui arrive même de répéter ses propres sketchs, ainsi, lors d’un second « partage de la Mer Rouge » dans les embouteillages). Pire, la morale bête et grossière dans laquelle Tom Shadyac enveloppe sa comédie achève de nous ennuyer. Que recèle donc la suite, Evan tout-puissant (2006), dont la motivation, une nouvelle fois, semble n’avoir été que l’acteur, (Steve Carell pour succéder à Carrey) ? Il est aisé de le deviner : inutile redite d’une inutile redite.

Le seul élément notable du film est la couleur de peau du véritable Tout-Puissant (Morgan Freeman), mais Dogma (Kevin Smith, 1999) avait déjà rappelé l’étendue des possibles en faisant de Dieu une femme puisque le rôle était confié à Alanis Morissette.

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2 commentaires à propos de “Bruce tout-puissant”

  1. Bien vu, merci. Du coup je corrige un peu car Alanis, plus sage, n’a pas tout à fait la sulfureuse force d’attraction qui caractérise Salma. Salma dans le rôle de Dieu, c’était mieux non ?

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