Braquage à l’anglaise (The bank job)

Roger Donaldson, 2008 (États-Unis)

Depuis l’excellent Inside man (Spike Lee, 2006), il n’y avait pas eu de très bon films de braquage de banque… Les Français ont la même année 2008 tenté deux fois le coup mais Ca$h (Eric Besnard) était très mauvais et Sans arme, ni haine ni violence (Jean-Paul Rouve) peu convaincant (ce dernier aussi tiré d’une histoire vraie s’étant déroulée dans les années 1970).

Dans le film de Donaldson, il s’agit du cambriolage de la Lloyds Bank en 1971, surnommé « le cambriolage au talkie-walkie », puisque les échanges radio durant l’opération avaient été interceptés par un cybiste. Aucun des cambrioleurs ne fut jamais arrêté, et pour cause, ils retrouvèrent avec leur butin plusieurs photos et documents compromettant directement la couronne et la police anglaise. Le film montre très bien les pressions et les tractations qui s’en sont suivies… A l’époque, l’affaire avait fait grand bruit avant d’être entièrement étouffée pour « risque de divulgation de secrets d’état ». Si ce qui est révélé ici est bien réel, à savoir des photos et des films mettant à nu, au propre comme au figuré, des hauts personnages de l’Etat et de la royauté ainsi qu’un livre renfermant la liste des pots de vins perçu par la police anglaise, on comprend mieux pourquoi le blackout total de la presse et des médias ! A la fin du film, une note indique également qu’une bonne centaine de clients de la banque avait refusé d’indiquer le contenu exact de leurs coffres dérobés !

Braquage à l’anglaise met un peu de temps à démarrer, ce qu’il faut pour mettre en place la situation, les décors et les personnages, mais une fois le cambriolage entrepris le rythme devient palpitant. Tourné à Londres comme un polar des années 1970, The bank job est crédible et plaisant (on pense parfois à Ocean’s eleven), l’ambiance peut y être détendue (humour « so british ») ou gagner en gravité (comme lors d’une scène de torture par exemple).

Les acteurs sont bons. Jason Statham s’en tire plutôt pas mal et gomme vite nos doutes quant à sa participation dans un tel film (nous sommes loin des Transporteur I, II et III). Quoique Statham ait su s’illustrer dans des rôles plutôt distrayants : voir les excellents Arnaques, crimes et botanique (1998) et Snatch (2000) de Guy Ritchie. Et si l’on se penche un peu plus près sur sa filmographie, on s’aperçoit qu’il a aussi joué dans… Braquage à l’italienne (F. Gary Gray, 2003) !

Un scénario et une intrigue parfaitement menés (le producteur et le réalisateur du film ont même réussi à retrouver certains des cambrioleurs de l’époque, que personne n’avait réussi jusque là à approcher, et l’un d’entre eux a été engagé comme consultant !). Donaldson sait mêler avec suspense les faits authentiques et la fiction. Braquage à l’anglaise est en définitive une très bonne surprise.


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3 commentaires à propos de “Braquage à l’anglaise (The bank job)”

  1. Oui, il s’agit là de la très bonne surprise de cet été 2008 ! Un peu frileux à l’idée d’aller voir un énième film de braquage (Ocean’s XX), je me suis finalement laissé convaincre et bien m’en a pris. L’histoire commence sur des images érotiques et on se demande bien ce que cela a à voir avec un braquage de banque ! Quand on nous présente un certain Michael X qui se réclame de Malcolm X on se dit quel imbroglio ! Une petite heure plus tard on saisit où le réalisateur veut nous mener, et là le film prend toute sa grandeur dans un juste équilibre entre action, suspense, humour, amour et torture, sans jamais tomber dans le piège du trop. Jason Statham, aux faux airs de Kevin Spacey, mais aussi tous les autres acteurs sont impeccables dans leur rôle respectif. La musique très présente, l’ambiance 70’s (Jaguar et vans Ford, vieux cuirs, téléphones filaires, flic à l’imperméable Colombo…), tout contribue à faire de « The Bank Job » une des meilleures œuvres du genre.

  2. Dès le début du film, on s’attend à quelque chose de méli-mélo mais tout prend sens assez rapidement. Je n’ai pas été déçu, au contraire, comme le dit MaîtreLudo, cet atmosphère 70’s nous bluffe. On est pris au jeu, pour notre plus grand plaisir.

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