Bandits, Bandits (Time bandits)

Terry Gilliam, 1981 (Royaume-Uni)




Comme celui de Harry Potter ou d’Alice sur le point de découvrir le pays des merveilles, le quotidien de Kevin connaît un drôle de chamboulement. Depuis son lit, le garçon voit ébahi, non pas des monstres, mais une bande de nains sortir de son placard. Six nains vêtus en aventuriers des temps anciens qui d’abord l’agressent puis l’entraînent dans leurs méfaits. Ces originaux (David Rappaport à leur tête) ont en leur possession une carte permettant de voyager à travers le temps et l’espace, dérobée à l’Être suprême qu’ils servaient jusque-là.

Les aventures de ces renégats de Dieu (« la Création, un travail de cochon fait en sept jours à peine ») démarrent de façon laborieuse. La séquence napoléonienne peinent à nous amuser (Iam Holm interprète le petit général français). Puis vient la rencontre avec un Robin des Bois ridicule (savoureux John Cleese) et les facéties de Gilliam deviennent plus réjouissantes. L’apparition du génie du Mal (David Warner), proche cousin du sorcier pyromane de Sacré Graal (Gilliam et Terry Jones, 1975), suscite définitivement l’enthousiasme, en particulier lorsqu’il s’efforce de répondre par un peu de rhétorique à la question concernant ses origines. La forteresse qu’il occupe est d’une architecture convenablement sinistre (le même atelier de bâtisseurs que pour Minas Morgul ?). L’antre du Mal et ses habitants, plastifiés avec les tuyaux qui pendouillent, rappellent les abris souterrains et les survivants de L’armée des douze singes (1996).

Un détour à Mycènes où Agamemnon vient de terrasser l’ennemi (excellente surprise que de voir le roi incarné par Sean Connery), un voyage à travers l’océan sur une nef empruntée à un couple d’ogres, une brève pause sur le Titanic avant qu’il ne sombre témoignent des délires dont est capable Gilliam. Mais la poésie et l’imaginaire fou de ce Monty Python seront plus éclatants encore dans l’adaptation des Aventures du baron de Münchausen (1988).

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